первый шаг [Stan et Aliocha]

02/01/2019

Le premier geste d’impatience anime le regard d’Alexeï. Pourtant, il ne peut rien faire réellement, assit ainsi dans le bus, encore épuisé de sa journée de danse, les arrêts ne seront pas plus rapides s’il se ronge le pouce. Il a très envie de protester auprès du chauffeur qui se met à plaisanter avec une femme et sa fille accrochée à sa jambe. Ce n’est pas vraiment le moment ! Il aimerait que les choses s’accélèrent et c’est précisément le moment où on semble très pressé que le temps paraît s’étirer à l’infini.

Tout cela, c’est la faute de ce satané chorégraphe, incapable de respecter les horaires et son exigence épuisante. Habituellement, ce n’est pas quelque chose que le russe déteste, plutôt une bonne raison de se motiver à réussir. James est un électron libre, motivé principalement par l’envie de réussir et surtout que ses étudiants parviennent au meilleur d’eux-mêmes. C’est une réalité troublante mais, c’est un passionné. Aujourd’hui cependant, l’entrainement devait terminer plus tôt pour permettre à Alex de s’enfuir vers quelque chose de presque aussi peu plaisant, le travail. Une réalité de vie qu’il a choisie, lui, étudiant dans l’unes des plus prestigieuses académies de danse de Chicago et boursier. Une réalité de vie qui lui demande de parfois sacrifier son temps de sommeil pour se nourrir.

L’offre n’est pas permanente, juste des heures par-ci, par-là pendant deux mois au Foxy’s, un endroit qu’il n’aime pas beaucoup. De réputation, il a tout pour vous dire d’aller ailleurs et le lot de personnes sous drogues est presque plus présentes que de personnes sobres. En définitive, le genre de lieu que les gens de son quartier adorent fréquenter, simplement parce qu’ils collent tellement bien à ce lieu. Il faut dire que pour la plupart, les gérants, les trafics alternatifs et l’ambiance générale sont un bon repère. Comme un enfant appréciant revenir dans un lieu visité et adoré.

Aliocha n’est pas le même style de personne, il n’a pas grandi ici, il est arrivé un peu tardivement et ses repères à lui s’accompagnent d’une autre langue maternelle. « Дерьмо (der’mo : merde) » qu’il prononce, agacé, descendant du bus à la hâte pour arriver devant l’établissement. Il porte encore sous son pantalon de service ses collants de danse. « это ушло ( eta oushlo : c’est partit) » qu’il murmure comme pour lui-même, se faisant bousculer au passage par un groupe de gars déjà bien arrosés.

Lentement, ses pas le mêne vers l’entrée, il essaie de se frayer un chemin, esquivant le petit groupe, trop bruyant et déjà bien trop agressif pour rentrer, même pour ce genre d’établissement. Peu importe, ils seront quand même acceptés, ce genre de clients paient et c’est là tout l’intérêt. Déjà éreinté, souhaitant tout simplement s’allonger, Alex n’a que l’envie urgente que tout cela soit déjà derrière lui. Les rares expériences qu’il a du Foxy’s se résume à des expériences négatives. Ce genre de moments gênants où les mains baladeuses de certains vous palpent le fessier alors que vous avez deux plateaux dans les mains.
En somme, le bon genre de lieu où il fait bon de mettre les pieds ! Il ne s’était pas attendu à ça. Son ascension vers les escaliers est freinée brutalement par une main, lui coupant le souffle un instant. D’un regard lent, il remonte son regard vers l’intervenant, se figeant d’une appréhension nouvelle en découvrant le regard, pas si inconnu que ça de Stanislas. L’inconnu du bar…

22/05/2019

will you retry or let the pain resume?

Journée – ou plutôt nuitée – classique. Musique qui tambourine derrière toi, aventuriers sous tes yeux, que tu examines presque consciencieusement, avant de les laisser entrer dans un paradis sexualisé. Ce n’est pas très compliqué : tu regardes la carte d’identité pour t’assurer de l’âge, tu vérifies que le mec – ou la nana – correspond à l’image, et s’il n’est pas trop arraché pour pouvoir entrer, afin d’éviter d’avoir à le sortir de force dans les dix minutes qui suivraient. Tu jouais des muscles quand on te faisait chier, et tu imposais ta loi à l’extérieur du Foxy’s, pour éviter qu’on ne dérange les filles – et les autres – à l’intérieur.
C’était simple, en sorte. Tu triais, sur le volet. Tu jouais le rôle du pitbull, et ça te convenait. (Même si, putain, tu aimerais bien occuper tes soirées autrement, parfois.)

Il y a ce groupe, juste là, bruyant. Ce groupe qui se retrouve à tes pieds, marée véritable, qui essaie de t’engloutir pour passer. « Tant que votre pote n’est pas calmé, c’est mort. » expliques-tu clairement, sans même ciller. Ou alors, ils n’avaient qu’à s’en débarrasser. Ils n’avaient qu’à le laisser dans un coin, s’ils tenaient tant que ça à entrer. « Mais alleeeeez ! Sois cool ! » Tu grognes, montres les crocs : non, tu ne seras pas cool. (A moins qu’ils ne te filent de la thune en plus de la certitude de ne pas faire chier.) « Si j’te sors dans dix minutes, promis, tu vas l’sentir passer. » râles-tu, menaçant, le laissant réfléchir sur ta proposition, tout en continuant de barrer l’entrée.
Est-ce que tu étais capable de sortir la lacrymo pour disperser tout ce petit monde si nécessaire : oui. (Tu faisais parti de ces videurs un peu cons et binaires, au fond.)

Il y a ce groupe, et cette silhouette, aussi. Silhouette qui remonte tout le monde, qui cherche à se faufiler pour entrer.
Sauf que, le videur, c’est toi. Et y’a ton bras qui vient freiner la course du mec. Tu l’arrêtes net, l’aboiement déjà au bord des lèvres. « T’as cru quoi, toi ? » que tu siffles, alors que tu le dégages sans ménagement devant toi – et tu t’en bas complètement les reins s’il se vautre dans les escaliers. « Tes papiers. » demandes-tu sèchement, alors que tu fais un signe de main vers l’autre groupe pour les laisser entrer.
Et tu l’observes, le brun.
Tu remarques que le visage ne t’est pas complètement inconnu, et finalement, tu ricanes en le reconnaissant : Aliocha. « Bah alors, t’as cru que parce que je t’avais dragué, t’avais un passe-droit avec la sécurité ? » Tu croises les bras, assez amusé de le voir à un tel endroit. « T’as l’air bien pressé de voir les nanas danser, en plus. T’as un besoin urgent de te convaincre de quelque chose ? » Tu le taquines. Tu le chambres, volontairement, faisant quelques allusions pas très subtiles à votre première rencontre – et son incapacité à admettre qu’il n’était pas si hétéro que ça. « Franchement, Aliocha, c’est pas un coin pour toi. Va dans un bar, en boite, ou j’sais pas, rentre chez toi. » Parce qu’il te semblait trop pur pour ce qui se cachait derrière la porte. Parce que l’idée d’Alex en train de mater des meufs se dénuder, ça ne collait pas. Ça ne te convenait pas. Alors, tu préfères lui barrer le passage. Tu préfères l’empêcher d’entrer, plutôt que de lui offrir le droit d’aller se perdre dans le paradis que tu gardais.

02/01/2019

Il voudrait bien se terrer sous terre, se cacher le visage et ne plus avoir tous ces regards braqués sur lui. Un comble pour un futur danseur étoile, les attentions indiscrètes sont souvent très indélicates et le rende mal à l’aise. Assez pour que son regard, venant de croiser celui de son interlocuteur, s’écrase sur ses chaussures. Il devrait songer à en changer d’ailleurs, elles ont fait leur temps. Il s’y sent si bien pourtant, ses pieds sont trop fatigués pour continuer à envisager des chaussures difficiles à porter. Il aimerait bien s’évader de l’emprise de ce regard.

Quelque semaine plus tôt, il a rencontré Stan dans un bar alors qu’il tentait de fuir l’emprise trop pressante de son chorégraphe. Etrangement, il a toujours l’impression de le croiser quand il se trouve dans cet entre-deux étrange, parsemé de ces tremblements incertains. Il aimerait se montrer moins faible, moins fragile, hausser le menton et lui adresser des remarques un peu acerbes. La réalité, c’est qu’il se sent un peu trop démuni face à cet homme, quand bien même il est plus musclé !

« Et alors quoi ? J’vais écouter tes conseils et vivre ma vie comme tu l’entends parce que…t’es qui au juste ? » Un soupire presque agacer effleure ses lèvres mais ne les franchit pas encore. Il se retient car ce genre d’homme, il peut le voir, est capable de vous en coller une pour bien moins que cela. Il n’a pas réellement envie de tenter le diable, surtout qu’il est définitivement trop en retard !

« J’travaille-là, tu m’laisses rentrer où j’appelle le patron ? » Puisqu’au moins, Stran a compris cette réalité, sa présence dans ce genre d’endroits n’a rien à voir avec l’envie. Aliocha est un électron libre et il adore la danse, pour autant, ce genre de lieux est fréquentés par des jeunes pas très catholiques. Du genre à s’envoyer en l’air et tout cela sous le joug de cachets colorés. Et encore, c’est la partie jolie de l’histoire, les trafics de drogues et de prostitutions sont à peine cachés, juste pour garder un semblant d’anonymat. Pour le reste, c’est chacun pour soi. Même s’il a grandi dans ce genre d’univers, il n’a pas sa place, lui, danseur dans une grande école.

« Saluuuuuuuuut ! » qu’annonce un mec, très éméché en tapant l’épaule de Stant comme s’il le connaissait. Sans doute que c’est le cas. Alex, bien trop déterminer à ne pas perdre sa soirée à poireauter, profite de cette opportunité pour passer, esquivant le videur et son ami non sans un regard amusé en lançant :

« J’espère que tu te débrouilles mieux dans ta vie, Stan. Je te garde un verre. » Il lui doit au moins ça, pour avoir été assez peu doué pour le rattraper. Il en a encore le temps en réalité, le russe n’est pas très loin des vestiaires, saluant l’un des serveurs qui vient l’enlacer tendrement, son plateau plein de verres vides à la main. Un exploit que rien ne soit tombé ! En réalité, l’expérience apprend à avoir un certain équilibre.

« J’suis très en retard, désolé. » qu’il lance, sa vois couvrant à peine la musique très électro. Il est grand temps de se mettre à travailler.

22/05/2019

will you retry or let the pain resume?

« Et alors quoi ? J’vais écouter tes conseils et vivre ma vie comme tu l’entends parce que…t’es qui au juste ? » Houlà. Il est chaud, celui-là. Tu retrousses les lèvres, visiblement pas très content d’être contredit.
Pourtant, pour toi, ça coule de source : il n’a rien à faire ici. Il n’a aucune raison de traîner devant ou dans le Foxy’s. Alors, pourquoi est-ce qu’il se rebelle comme ça ? Pourquoi est-ce qu’il ne se contente pas de gentiment faire demi-tour et de dégager ? « De toute façon, t’as besoin d’une pièce d’identité pour rentrer. » répliques-tu, pas vraiment décidé à ployer trop facilement. « J’travaille-là, tu m’laisses rentrer ou j’appelle le patron ? » Tu marques un temps d’arrêt. Est-ce qu’il disait vrai ? Est-ce qu’il bossait ici ? Qu’est-ce qu’il t’a dit, Zayn, à ce sujet ? Est-ce qu’il t’a parlé d’un nouveau mec à laisser entrer ?
Tu n’en es pas certain.
Peut-être que tu as juste oublié.
Peut-être qu’il a juste oublié de te prévenir qu’il y avait une nouvelle personne à laisser entrer.

« Saluuuuuuuuut ! » braille soudain une voix qui ne t’était pas inconnue. Tu tournes la tête, pour te retrouver presque enlacé dans les bras de Tyler, complètement arraché. Un habitué, qui n’ajoute qu’un peu plus à ton agacement, pour le coup. « Putain, Ty’. » marmonnes-tu, alors que tu sens qu’Aliocha t’échappe comme un saumon trop vif. « J’espère que tu te débrouilles mieux dans ta vie, Stan. Je te garde un verre. » Quoi ? Tu commences à ouvrir la bouche, mais voilà qu’il s’en va, sans vraiment que tu ne puisses le retenir. « Rha putain, tu fais vraiment chier, Tyler. » Tu ronchonnes, vexé d’avoir vu ta proie s’échapper.
Pourquoi est-ce que tu étais censé mieux te débrouiller ? Dans quel domaine étais-tu censé t’améliorer ?

[…]

Pause méritée. Pseudo fin de soirée. Les badauds ont commencé à rentrer, ont quitté le Foxy’s et la rue sur laquelle il s’ouvrait. Toi, tu es rentré à l’intérieur du bâtiment, vidé.
Tu serais bien rentré chez toi.
Tu te serais bien écrasé dans ton lit, mais il y a Aliocha. Aliocha qui t’avait forcé le passage un peu plus tôt dans la soirée. Aliocha et ses arguments, que tu étais bien décidé à mettre au clair avant de te coucher.
Alors, tu es venu t’asseoir sur une des tabourets, t’accoudant au comptoir par la même occasion : vieille habitude que vous aviez, ne serait-ce que pour apprendre à discuter un peu entre vous. « J’ai toujours le droit à une bière, du coup ? Tu t’en prends une aussi, ou tu me files entre les pattes comme tout à l’heure ? » demandes-tu, à moitié blagueur, à moitié agacé. Tu souffles. Tu souffles, alors que tu fais craquer ton dos. Soulagement médiocre d’une soirée passée à l’extérieur, debout sur tes deux pieds. « Tu m’demandais si je me débrouillais mieux, tout à l’heure. Pourquoi ? »

02/01/2019

La nuit a été assez éprouvante pour que sa patience s’amenuise progressivement. Au début, c’était simplement un soupire mécontente lorsque l’un des habitués, ce Tyler, est venu l’agacer avec une histoire épuisante tout cela pour obtenir un verre gratuit. Bien sûr, il est reparti sans rien mais l’homme déjà éméché n’a pas apprécier que tu lui prennes les clefs de sa caisse, lui évitant sans doute un accident mortel. Au moins, Aliocha n’aura pas la mort de ce mec sur la conscience et cela lui laisse libre cours à son envie odieuse de vider la moitié des bouteilles du bar.

Le fait d’être arrivé en retard est un élément qui n’a pas beaucoup plu au patron, un mec assez commode la plupart du temps qui lui a demandé de rester un peu plus longtemps, jusqu’à la fermeture pour compenser le temps perdu. En réalité, tout cela n’agace pas réellement Alex, qui est coutumier de ces horaires assez épuisants. Ce qui l’énerve en bien plus, c’est que tout cela est la faute de James, prenant un malin plaisir à rendre sa vie plus compliquée qu’elle ne l’est. C’est une sensation épuisante, une forme d’emprise qu’il possède et dont il semble incapable de se départir, quand bien même il aimerait.

L’apparition de Stan n’est pas surprenante, un léger sourire, bien que fatigué a pparaît sur ses lèvres. « Retenir les gens, c’est un savoir-faire… » qu’il dit, sur le ton de la confidence. En réalité, il ne fait pas si bien dire ! Son chorégraphe prend cela pour un art. Subitement, il se demande quel duo lui et Stan ferait ensemble…Conscient qu’il ne faut pas penser à cela, il tourne la tête, attrapant deux bières pour lui en tendre une. « Tu sembles plus doué pour discuter avec tes potes, Tyler alors ? Pas un mec très fréquentable. » Cela, il le sait de source sure, ce mec aime un peu trop traîner du côté de l’illégalité.

Avec un geste d’habitude, il décapsule sa bière et trinque à même le goulot avec celle de son interlocuteur, buvant une bonne gorgée. « Hum, parce que j’aimerais savoir comment tu gères ta vie ? » Un haussement de sourcil, léger, avec ce même détachement significatif. La musique qui résonne encore dans la pièce lui reste en tête, il sent les fourmillements sous ses doigts et l’envie devient furieuse de danser. Pour contrôler cette pulsion, il tapote lascivement sur le comptoir collant de bière, espérant calmer ses nerfs. La musique…elle fait toujours cet effet.

« Tu travailles ici depuis combien de temps ? Le monde de la nuit, ça me surprend pas trop de toi. » Il le dit avec un sourire furtif, presque délicat, ce genre de sourire qui avoue un peu trop qu’il a déjà songé à lui, en privé. Il reprend une gorgée de la bière.

« A la semaine prochaine Finn » qu’il lance à l’un des serveurs, un tatoué assez baraqué mais a au cœur tendre.

22/05/2019

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« Retenir les gens, c’est un savoir-faire… » lâche le garçon, alors que tu fronces les sourcils, cherchant à piger ce qu’il venait de te balancer. Est-ce que c’était une insulte ? Est-ce que c’était une considération ? Est-ce qu’il énonçait une de ses qualités, ou est-ce qu’il soulignait le fait que tu ne l’avais pas le moins du monde ? « Tu sembles plus doué pour discuter avec tes potes, Tyler alors ? Pas un mec très fréquentable. » Tu hausses les épaules. Tu hausses les épaules, pas vraiment brusqué par la remarque. « Il est con quand il est bourré, mais c’est pas le pire, tu sais. » lâches-tu. Et tu t’en fichais. Tu te fichais de ce que Tyler pouvait raconter : c’était un bon compagnon de beuverie, c’était suffisant.

« Hum, parce que j’aimerais savoir comment tu gères ta vie ? » Il boit sa bière, alors que toi, tu t’étouffes presque avec. Qu’est-ce que c’était que cette question ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? « C’est à la question d’après que tu m’demandes si j’compte me marier et faire des gosses, ou pas ? » demandes-tu, après avoir toussé un bon coup. « Pourquoi est-ce que tu as besoin de savoir comment je gère ma vie, hum ? T’es intéressé ? » demandes-tu finalement, retrouvant ton habituel sourire en coin, un peu idiot. Celui a moitié charmeur, derrière lequel tu parviens aisément à te cacher. (T’aimes ça, te planquer, et essayer de t’amuser.)

« Tu travailles ici depuis combien de temps ? Le monde de la nuit, ça me surprend pas trop de toi. » ajoute-t-il encore, alors que tu trempes à nouveau tes lèvres dans ta bière. « Ça va fait un peu plus d’un an, je crois. J’ai fait d’autres trucs avant, mais ce taf-là m’plait bien aussi. » Parce qu’il n’était pas si compliqué. Parce que tu avais l’impression de convenir et qu’il était légal.
(Alors, pourquoi tu as refoutu les doigts dans la poudreuse, hein ? Pourquoi est-ce que tu as recommencé à farfouiller dans les emmerdes, si ton taf posé et rangé te comblait tant ?)
(Parce que tu as une attirance naturelle vers la connerie.)
(Ah. Oui.)
« A la semaine prochaine Finn. » Adieu au serveur, que tu salues d’un signe de tête. Tu réalises doucement que le club se vide de ses employés, après s’être vidé de ses clients. « Toi, tu fais ça juste pour tes études, non ? » demandes-tu, feignant d’être poli. « Mais quoi qu’il en soit … T’étais pas obligé de me prendre pour un con, tout à l’heure. J’suis pas supposé laisser entrer tout le monde comme ça, j’sais pas si t’avais capté. » expliques-tu, à peine innocent.
(Au fond, tu n’avais pas vraiment digéré qu’il remette en question l’autorité que tu avais essayé d’assoir.) Tu n’acceptais pas, simplement parce que tu étais un peu trop con. Mais bon. Si tu acceptais de te faire bafouer ta fierté à la moindre occasion, tu ne serais pas non plus dans cette position. « T’as toujours vécu à Canaryville ? »

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