trente ans ! L'âge fatidique est arrivé, vous vous rendez compte ? J'suis officiellement rentrée dans le clan des "bonjour madame" et ça fait mal...
Côté coeur :
En train de tomber amoureuse de quelqu'un qui n'a d'yeux que pour une autre, et qui me fait vivre par des "et si... ?" constants. Est-ce qu'on pouvait faire plus pathétique ?
Boulot :
Je suis l'heureuse propriétaire d'une p'tite boutique ésotérique dans l'ouest de la ville, le Mystic Monday. Et autant dire que cette boutique, c'est mon p'tit bébé à moi ! Depuis le temps que j'voulais être mon propre boss !
Réputation :
Haa mais alors ça aussi c'est trop drôle ! Même pas deux ans que ma boutique est ouverte, et j'ai déjà une pleine réputation de sorcière, de meuf bizarre ou je sais pas quoi... Et est-ce que je joue exprès à leur petit jeu histoire d'en rajouter une couche ? Mmmh... peut-être bien !
Adresse :
Bah, c'est simple en fait, mon appart il est juste au dessus de la boutique. C'est grave pratique pour quand j'ai pas envie d'me lever les matins. Bon par contre y'a pas d'accès direct, j'suis obligée de sortir pour aller à l'un ou à l'autre, mais, eh, on peut pas tout avoir !
no cloud is so dark that the sun can't shine through.
Okay. Aujourd'hui, j'le sens pas. Nan, j'vous jure, j'ai un radar, pour ça, j'le sens que j'le sens pas. Ca fait depuis que j'me suis levée, ou j'ai l'impression que je fais que enchaîner les petites merde de la vie qui ont l'air de rien, comme ça, mais qui, accumulées, tout de suite ça devient beaucoup moins sympa. Nan, mais faut le dire. Tout plein de p'tites merde qui m'ont rendue en retard et qui m'ont empêchée d'ouvrir la boutique à l'heure de d'habitude, ce matin. Et bien sûr, comme tout ça n'était apparemment pas assez au goût de monsieur le destin, c'est aujourd'hui que la porte d'entrée de la boutique a décidé de faire des siennes, et je sais pas pourquoi, dès qu'elle claque, on ne peut plus la rouvrir sans les clés. Ca va que j'm'en suis rendue compte la première fois quand j'étais à l’intérieur et que j'ai pu du coup remédier à tout ça sans trop de casse. Bon, du coup, comme je vais pas laisser mes clés à disposition des clients, tout ce qu'il y a a faire en attendant demain - parce que bien sûr aujourd'hui le serrurier avait trop a faire... - c'est de laisser la porte grande ouverte avec le cale-porte. Il devrait pas y avoir de problème. Bon, par contre, j'me les caille, mais ça, hein, c'est sûr, ça aurait été trop facile que cette couille arrive en plein été. Bon, par contre, là, je viens de me rencontre compte que j'ai oublié d'aller poster un truc hyper important. mmh. Jusque là la tête dans les papiers, je la relève pour regarder l’intérieur de la boutique : seulement une petite mamie. Elle parcours les rayons en parlant toute seule, elle doit se demander ou est-ce qu'elle a atterris. A tous les coups, elle avait vu "herboristerie" parmi tous les autres mots de la devanture et s'est dit qu'elle pourrait y trouver du thé... ça parait con mais ça arrive hyper souvent ! Enfin bon j'm'en fous, moi, en vrai. La le plus important c'est ma lettre. La boite postale et juste au bout de la rue. Ca devrait me prendre qu'une minute si j'me dépêche. Allez, ça devrait le faire. J'attrape la lettre. Mes yeux se posent sur mon blouson. Je le prends, ou pas ? Bon, non, allez, juste pour une minute, ça va, ça va pas me tuer. Allez, go. « Madame ? Juste pour vous prévenir, je vais poster ça rapidement, j'arrive tout de suite, je serais pas longue ! » Bon, ça va, c'est qu'une mamie, toute mignonne, en plus. un peu dure de la feuille, mais là, elle a l'air d'avoir compris, elle me réponds qu'il n'y a pas de problème. Du coup j'y vais, et, arrivé au pas de la porte, j'me retourne pour lui lancer « Surtout, ne fermez pas la porte si vous partez, d'accord ? » non parce qu'on est jamais trop prudents... elle me répond que d'accord, et du coup, toute contente, j'y vais. J'me dépêche j'me dépêche, et au moment de revenir, alors que j'ai ma boutique dans mon champs de vision, je vois la grand-mère en train de sortir... et d'attraper la porte. Oh-oh. Pressons le pas, j'peux peut-être encore la rattraper. « Madame ! Non, attendez ! Ne fermez pas la po- » ... et crotte. La grand mère s'en va en me saluant toute guillerette, sans se rendre compte de sa connerie. Et moi, j'me retrouve là, comme une conne, devant ma porte fermée. Et bien sûr, j'ai pas pensé à prendre mes clés. Histoire de, j'essaie quand même de l'ouvrir sans clé, en forçant un peu sur la poignée, mais, rien à faire. Et je me retrouve du coup bien conne. « Pourquoi moiiiiiiiiiii » que j'me lamente finalement dans un gros soupir, tête levée au ciel. Réussir à m'enfermer dehors en p'tit pull alors qu'il fait suuuuuper froid... qui c'est qui m'aa jeté un sort, là au juste ?!