Zola Jenner #Wanker
Zone ici depuis le : 06/12/2019 Graffitis : 21 Pseudo : pollax multicompte : // Avatar : taylor lashae âge : vingt-sept ans, le coeur crevé comme winehouse et cobain. Côté coeur : aleks, cinq lettres. à rayer, à rayer. vouloir hurler sans bruit. papier qu'on griffonne, déchire, brûle mais les mots s'envolent pas. ces cinq putain de lettres toujours là dans un coin de ta tête. Boulot : employée au game over, star wars et zombies pour s'barrer de cette réalité aux néons qui vrillent. ça paie, y a pas trop de cons, ça suffit pour qu'elle enfile le stupide polo rouge. Réputation : une gosse sympa qui s'en est trop pris dans la gueule. famille jenner qui meurt à petit fou comme tout ce quartier à la morale pourrie. Adresse : #237 west | Sujet: say my name (rosalia) Mar 10 Déc - 3:00 | |
| say my name joie et douleur, c'est ce que l'amour engendre sois au moins conscient que mon coeur peut se fendre
@Rosalia Morris (sarasvati) Piou, piou. Des flash. Du rouge. Du bleu. Des cris. Les néons hurlent aussi. Bam. Ah. Salaud. Pute. Mais t'as triché, aussi. Vroum. Boum. Aïe. Whouah, le truc. Y a tout ça dans l'arcade, ce vacarme incessant de 9h à 23h, y a toutes ces choses qui fusent à la vitesse lumière, invisibles dans l'air. Il est quinze heures, bientôt l'heure de pointe, avec tous les gosses du collège d'en face qui se ruent vers les écrans. Peut-être le seul truc pas déplorable qu'ils auront fait de la journée, le seul endroit où toute leur jeunesse est canalisée, et ça y est. Ils peuvent être des gosses ordinaires, sans problème, sans histoire. Des gens qui s'amusent, c'est ça qu'on voit ici et étrangement, même si le lieu est pas resplendissant, y a du sublime dans cet endroit. Quelque chose qui dépasse toute la morosité de ce quartier pourri, de cette ville sclérosée, de cette nation défoncée, de cette planète qui fait un crash test depuis cent ans. Toi, t'es là. Adossée à l'une des machines en panne, en jetant un coup d'oeil sur les morveux qui tenteraient d'arnaquer, et frauder. Tu reconnais les habitués maintenant, Bobby toujours à Mortal Kombat, et ses cadets John et Pete qui regardent avec des yeux ronds en grommelant que c'est à leur tour de jouer. Y a Lucy qui s'approche timidement de la machine à peluches en osant à peine y verser sa monnaie. Peur de perdre, comme d'hab. Comme tout le monde. Comme tous ces gens dans cette putain de société, on est terrorisés à l'idée de perdre la moindre pièce, la moindre seconde, le moindre espoir. Au final, on ne gagne rien à ce jeu éclaté. Vaut mieux s'en tenir au flipper.
Dring, dring. Métaphore basique de la sonnerie du téléphone. « Allô ? Maman..? Tout va bien ? » Et là, le drame. T'entends juste ses reniflements fébriles. Encore ses larmes, toujours les mêmes sanglots qui finissent usuellement sur son oreiller décousu. Là, c'est sur le combiné que le chagrin dégouline. Tu hoches frénétiquement de la tête à la moindre de ses questions, tellement concentrée sur ses moments que tous les piou piou, les bang, et les badaboum deviennent un fond sonore presque inexistant à tes oreilles. Tu finis dans une heure, tu fais du mieux que tu peux pour la rassurer en balbutiant quelque mots mais surtout tu la préviens: tu débarques dès que ton service est fini. Courage, une heure. Les sourires ne valent plus rien sur les visages des gamins qui s'amusent, tu n'as plus que cette image inventée dans ta tête. De maman, sur le canapé, qui se fume une dernière cigarette en prenant ses Xanax. Fais chier. Même si tout se passe dans ta tête, tu sais déjà que tout est vrai. Une fois 16h30 passée, ça y est, tu te dépêches, tu grimpes sur la bicyclette direction la maison et ses tragédies. « Zola, c'est toi ? Entre, la porte est ouverte. ». Effectivement, à peine tu pousses un coup sur le seuil du bout de ta converse que t'atterris dans l'entrée. Et oui, elle est là avec son verre de blanc. Dans le cendrier, la cigarette finit de brûler. Tout est si frais. Y a encore le verre de papa, dans lequel rumine un fond de liqueur. Maman, sur le canapé, elle se ronge les ongles jusqu'au sang. « Qu'est-ce qu'il s'est encore passé ? ». Silence. « Il s'est énervé. ». Oui, il s'est énervé comme le prouve les traces rouges sur ton cou. Le tableau renversé, et son absence. T'en peux plus des jours comme ça, où l'alcool reprend dessus et que la colère domine. T'as rien demandé, toi. Même naître, tu voulais pas. Qu'est-ce que tu fous ici avec tous tes sentiments en vrac ? Encore. Et maman, elle lâche tout en plaçant sur sa nuque marquée un foulard bleu nuit: « J'ai besoin de prendre l'air. ». Oui, évidemment. Comme d'habitude.
Ca y est, tu renfiles ta doudoune et c'est parti. Maman, elle fuit ton regard. Elle fuit tous les yeux de la terre qui pourraient la juger. Mais toi, tu la juges pas. Les Jenner, vous pouvez pas vous juger. Par amour, vous acceptez tout. D'être trompée, humiliée, insultée, frappée. Y a plus de respect, on vous l'a jamais appris. Elle traîne le pas, prend son temps et flâne dans la rue en silence. Toi aussi, tu fais pareil, les mains dans les poches. Est-ce qu'il y a des mots pour résoudre de tels problèmes ? Puis, là, elle s'arrête d'un coup. Et pour la première fois, y a un brin de sourire qui parcourt ses lèvres. Tu hausses un sourcil, interloquée. « Tu te souviens de Rosalia ? Je t'en avais parlé. C'est sa boutique, là. ». Elle semble se remémorer tous les bons souvenirs qui accompagnent l'endroit. Elle soupire, presque soulagée. On dirait un refuge. Un igloo improvisé. Toi, ouais, tu te souviens de Rosalia. La p'tite nana dont maman est si fière: une perle de gentillesse, de beauté et de délicatesse. Au final, tu t'en fous, t'as toujours rejeté l'éventualité de la rencontrer elle et ses histoires de cartes. Mais là, tu vois le regard plein de sous-entendus de maman et tu décides de faire le premier pas. Allez hop. Alors que vous entrez, elle te murmure les yeux humides: « Merci. ». Tu hoches la tête discrètement et vous arrivez jusqu'à la brunette. Maman se rue vers elle en la prenant dans ses bras: « Oh vous m'avez manqué ! Bonjour Rosalia. Je vous présente ma fille ! Vous savez, la grande... Vous vous souvenez, hein ? ». Tu souris, timide puis tu viens à ton tour à sa rencontre en lui tendant ta main d'un air solennel: « Enchantée. » |
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