Travail à la fatigue mystique, celle qui traîne et disparaît jamais vraiment parce qu'elle est cumulée depuis des jours, parfois des mois. Nuits hantées par des songes douloureux, corps épuisé dès le réveil et pourtant il tient encore. Véritable miracle, prouesses terribles que l'enfant effectue chaque jour, pousse un peu plus loin chaque jour. Jusqu'à ce que ça craque. Moiteur ambiante oubliée dès qu'elle pose un pied à l'extérieur, véritable renaissance qui s'offre à la Vénus qui respire un air crade mais qui parait pourtant si pur. Contraste horripilant face à l'intérieur, Foxy's à l'air irrespirable. Ses yeux se posent rapidement sur Stan qui occupe toujours la même place, chaque soir pour toute la nuit. Pauses passées en sa compagnie la plupart du temps, plaisir réel que de passer du temps avec lui, relation bénéfique qui permet aux deux partis de se changer l'esprit, juste un instant. « Hey Stan. » Elle lui lance un sourire radieux dès qu'elle le voit. L'enfant vient glisser un baiser sur sa joue, laissant son habituelle trace rouge sur son épiderme. Un rire vient s'échapper de ses lippes alors qu'elle entend les mots du garçon. « Si c'est juste presque, je vais repartir moi et trouver quelqu'un à qui je manque vraiment. » Taquine et provocatrice, la putain s'amuse de la situation sans doute autant que son interlocuteur. Peu d'intérêt pour les dix ans qui les séparent, mettant Yancey et ses discours moralisateurs loin, dans un coin de son esprit qu'elle ne peut atteindre qu'en pleine journée. Là où elle est loin de ses activités nocturnes et mensongères. « Ouais ça va c'est plutôt calme ce soir. Y a pas encore eu de baston, miracle pour cette heure de la nuit. » Elle rigole doucement, véritable miracle qui s'opère dans le club de strip-tease. « Comment ça se passe dehors ? T'as pas trop froid, je veux dire ? » Un sourire aguicheur se dessine sur les lèvres rouges de la blonde qui pose doucement ses mains sur le torse du videur, chaleur corporelle qui redonne vie à ses mains gelées par la fraîcheur nocturne. « Enfin, t'as pas besoin d'un coup de main pour avoir chaud ? » Elle le détaille de haut en bas, s'humectant les lèvres au passage, lueur de malice qui éclate dans ses yeux. Amusée de la situation et de la relation, l'enfant en profite. Réceptif à ses charmes sans pourtant en avoir un comportement déplacé, véritable jeu qui s'installe entre les deux, joute plaisante à disputer au crépuscule d'une nouvelle journée. Relation née sous la lune, sans aucune importance au lever du jour et qui reprend son cours une fois la nuit tombée.

Fleur délicate aux intentions hérétiques, la putain se complaît dans ses jeux de séduction qui n'ont cesse de faire tourner des têtes, tissu qui s'agrandit chaque soir où franchit la porte du Foxy's. Enfant entichée de trop d'hommes pour son propre bien, enfant qui a perdu sa naïveté il y a des siècles de cela, l'impression d'avoir vécu des millénaires tant tout semble se bousculer et se ressembler à la fois. Là où le panneau clignote, fier trophée qui brandit le nom du club, l'enfant papillonne. Un sourire béat vient éclater sur son visage porcelain, douce illusion victorieuse que l'on pourrait déchirer à la manière d'un papier. « Je vais peut-être rester avec toi alors. Je ne te voudrais pas te priver de ma compagnie si je t'ai tant manqué que ça... » Voix chaude et lente, la succube délie sa langue à la manière d'un corset que l'on viendra dénouer à la fin d'une humide journée.
Les mains gelées du garçon vient saisir celles de la Vénus, tension hormonale qui commence à bouillir en son sein. « Je peux aller chercher quelques garçons à l'intérieur et les pousser à se battre tels des poulets sur un ring, si tu veux. » Voix taquine à la proposition dénuée de sérieux, enfant peu désireuse de provoquer une énième bagarre, comme s'il n'y en avait pas déjà assez sans qu'elles ne soit provoquées par une tierce personne. Moineau à la fragilité splendide, vulnérabilité prohibée, refus de s'exposer pour qui elle est réellement. Pourtant, quelques onces de vérité arrivent à percer sa carapace d'acier dans laquelle elle s'est enfermée il y a des années de cela. Les doigts du garçon viennent lâcher les siens alors qu'elle laisse échapper un léger rire. « Je suis habituée à travailler là où c'est chaud et humide, Stan. Chacun son domaine. » Jeu interminable, joute débutée lors de son arrivée au club, enfant taquin qui ne s'arrêtera jamais, pas avant qu'elle n'ait obtenu victoire. Gain encore indécis, peu sûre de ce qu'elle pourra enfin considérer comme une victoire absolue.
Un sourire doux, dénué de toute envie ou de sensualité. Attention qui lui réchauffe le coeur au lieu de son bas ventre, même si elle sait que cela n'est qu'une facette du jeu. « La paire de bras musclés me tentent un peu plus. La transmission de chaleur est meilleure. » Elle lui glisse un sourire avant de se frayer un chemin contre le torse du garçon sans même attendre sa réponse. Elle n'attend plus qu'il vient refermer ses bras autour de son corps frêle.

Une moue vient agiter les lèvres de l’enfant gâtée face au refus du garçon, colère feinte face à la réponse négative qu’elle reçoit, partageant elle aussi le peu d’enthousiasme face à sa proposition. Bagarres qui font partie du quotidien du Foxy’s, trop bruyantes pour être ignorées, visages cabossés à la moindre occasion qui se présente. Travail qui peut vite devenir difficile lorsque ces situations se présentent – un peu trop souvent au goût de l’enfant qui rechigne face à la violence, tandis qu’il devient merveilleux à ses yeux lorsque la nuit se déroule sans accroc. Sécurité plus ou moins certaine pour les employés des lieux, vigiles qui viennent s’en assurer mais il n’empêche que le boulot n’offre pas le même confort qu’un employé de bureau. Horaires tardifs qui sont parfois un véritable fardeau, de manière générale un échappatoire. Peu de gens viennent ici, la vaste majorité en sont des habitués, cocon formé au fil des années à force de ne voir que les mêmes têtes, sentiment d’appartenance qui évolue chaque nuit. L’intérêt de la blonde est soudainement piquée par les mots du garçon, moue réprobatrice face aux premières paroles qu’il lui souffle avant qu’une lueur d’excitation vienne s’insuffler dans les iris de l’enfant. Excitation qui se traduit par une envie de découverte, loin de sa vie aux tendances parfois moroses mais surtout qui n’ont jamais vu l’aube du moindre changement. Elle était destinée à de grandes choses, accident qui a détruit ses espoirs, putain qui s’est improvisé une vie pour éviter la noyade. « Ah oui ? Tu faisais quoi avant ? » Voix fluette qui trahit l’intérêt réel que porte l’enfant au passé du garçon de dix ans son aîné, consciente qu’elle peut apprendre des tas de chose de lui. Sûrement qu’il a vécu des choses qui méritent d’être racontées, notamment pour éviter de répéter les mêmes boulettes.

Il vient l’enserrer à son tour de ses bras, contact à la chaleur délicieuse, soupir de contentement qui s’échappe des lèvres de la belle qui tremble. « Beaucoup mieux oui. » Répond-t-elle doucement, sourire léger qui vient éclater sur ses lèvres. Un rire s’échappe de ses lippes face à la proposition de Stan, jeu éternel dont la flamme ne s’est toujours pas éteinte. « Et qu’est-ce que tu as à me proposer ? » Elle relève la tête vers la sienne afin de plonger ses iris perçants dans les siens, défi réel qui se lit sur son visage.