- ne me laisse pas tomber. - jamais. (vitry)

15/10/2019

- Ma vie est vraiment pourrie. Tu ferrais quoi si ta vie était foutue toi ?
- Je mangerais plus jusqu’à ce qu’on me conduise aux urgences.

@victoria jenner & @dmitry salenko

Une nuit de plus, une fois de plus, encore. T’as tourné dans ton lit, t’as tourné dans ton appartement, t’as tourné partout où tu pouvais le faire, t’as fait le quartier, t’es allé dans quelques bars, t’as rigolé avec certains, t’as fait un ou deux paris sportifs qui t’ont apporté à peine de quoi rembourser ta dette de jeu du moment, t’as lâché une liasse de billets en offrant une tournée générale, ils t’ont dit merci, et t’es parti. Parce que t’en avais marre, parce que tu te sentais pas à l’aise, parce que tu sais que si t’étais resté t’aurai continuer à boire toute la nuit jusqu’à ce que tu finisses par t’endormir en bas de chez toi, sans avoir eu le courage et la force d’arriver à ton appartement, ton studio tout miteux, le truc que tu paies tout les mois. Tu pourrais carrément t’offrir plus et plus grand mais tu le fais pas. De toutes façons t’es quasiment jamais chez toi, à quoi bon avoir un truc énorme ? Tu préfères cacher tes billets dans le coffre fort de la banque, même eux savent pas combien tu amasses par semaine, par jour, tu t’y rends juste régulièrement pour y planquer ton argent, et tout ce qui a de la valeur pour toi.
Tu lui as envoyé quelques messages, tu t’es senti ridicule, t’as pensé qu’elle te répondrait pas mais elle l’a fait. Froide, tu peux pas lui en vouloir, t’as joué au con avec elle, mais c’est plus fort que toi. Elle est revenue, tu l’as vu, ce joli papillon alors que t’es resté à l’état de vulgaire chenille. Et là, t’es devant chez elle. Pourquoi ?

Le peu d’alcool que t’as prit te fait tourner la tête, le rail de coke que tu t’es enfilé juste avant d’avoir assez le courage devenir la voir, te fait monter l’adrénaline. Tu fais pâle figure là, devant chez elle mais t’y est et maintenant qu’elle t’a plus ou moins autorisé à venir, bah tu peux pas faire demi-tours, tu vas quand même pas la lâcher, comme tu l’as déjà fait ? T’as une image à redonner à ta réputation, t’as des coups de gomme à donner à la feuille de votre relation.
Le coeur qui s’emballe, ne sachant même pas s’il s’agit de la crainte de la voir ou au contraire ce qu’il y a dans ton estomac.

La nuit est tombée depuis un moment déjà, dans peu de temps même le jour ne tardera pas à se pointer. T’avales ta salive avec difficulté en levant les yeux à la fenêtre de son appartement. Les lumières y sont allumées, au moins, elle ne dort pas, ou plus… Peut-être qu’elle t’attend ? Peut-être qu’elle est avec un autre mec ? Non, cette idée, tu la conçois même pas dans ton esprit, impossible. Pas elle, pas Victoria, pas ta Vee ! Et ça te fait mal au palpitant rien que d’y penser. Les mains qui se forment en un poing, prêt à décrocher un coup si t’aperçois une ombre masculine à travers les rideaux tirés. Vous êtes plus ensemble, tu lui rends pas de compte quand tu baises tes nanas, pourquoi elle devrait t’en rendre ? Mais c’est plus fort que toi.
Prenant une profonde inspiration, tu fais un pas vers la porte d’entrée de l’immeuble, au même moment, elle s’ouvre…

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12/08/2019

don't let me down
ft. dmitry

Vee a les nerfs en pelote. Elle le sent, elle le sait, c'est cette foutue ville qui lui type sur le système, qui influe sur son humeur. C'est cette putain d'ville, et tous les démons qui l'habitent. Tous les démons qui la poursuivent où qu'elle aille. L'monde est trop petit pour le partager avec eux, et Canaryville, n'en parlons pas. Depuis qu'elle est rentrée il y a quelques mois, la rouquine ne se reconnaît pas. Elle n'est plus la gamine rêveuse, au cœur bien trop grand que l'on a brisé avant de partir. Elle n'est plus non plus celle qu'elle pensait être devenue en Europe, la Vee qui avait tourné la page, la Vee qui avait grandit. A présent, elle s'retrouve au point de départ, et n'est pas plus avancée. Elle ne sait toujours pas qui elle est. Pire encore, elle n'a rien d'autre à faire que de tourner en rond et ruminer des idées noires. La danse lui manque, et hormis pour le travail, elle ne sort pas beaucoup. Faut dire qu'Victoria n'a jamais débordé d'amis avant son départ, et que c'est encore pire depuis qu'elle est rentrée. Elle n'arrive pas à joindre Zola, alors elle s'inquiète. Puis sortir pour aller où, et avec qui ? Elle préfère crever que d'aller en boîte, depuis qu'on l'a drogué à son encontre. En plus, elle aurait trop peur d'y croiser Dmitry, qu'elle s'applique encore à fuir comme la peste. C'est l'même cirque qui recommence dès qu'elle y pense, et Vee, elle se refuse à s'plonger dans le passé. Elle a trop peur de ce qu'elle pourrait y trouver.

Ce soir là, la rouquine s'retrouve d'une humeur de chien. Son genoux lui fait mal à en crever. Elle sait qu'elle devrait s'rendre chez le médecin, mais n'a pas envie qu'on lui répète pour la énième fois ce qu'elle sait déjà. Que ces douleurs ne disparaîtront jamais vraiment. Qu'elle ne doit pas trop forcer, si elle ne peut être de nouveau hospitaliser. Rien qu'à l'idée que sa jambe se refasse charcutée, elle en a la nausée. Du coup, elle s'contente de râler sur son canapé, puisque même faire les cent pas lui est interdit. Elle en est presque à regretter une sortie qu'elle n'avait pourtant pas envisagée avant. Pas de doute, Vee déprime. Et c'est sur le compte de la déprime qu'elle s'autorise à répondre au message de son ex, le regrettant à l'instant même où elle envoie sa réponse. Elle sait qu'elle ne devrait même plus avoir son numéro. Qu'elle aurait dû l'jeter de sa vie à l'instant même où elle l'avait croisé en rentrant à Canaryville. Elle s'dit qu'elle est ridicule, et qu'elle vaut pas mieux que Zola, elle lui qui lui a tant fait la morale. Dans ces moments là, la rouquine ne sait pas qui elle déteste le plus : le louveteau Salenko, ou elle-même. C'est pour ça que Vee ignore son téléphone sonner, indiquant qu'elle a une réponse. Le temps d'un instant, elle le fixe, hésitant, puis pousse un soupir et l'abandonne sur la table. Reprends-toi, idiote, elle grogne. Et pour penser à autre chose, elle s'fait couler un bain. Mais même la demi-heure qu'elle passe à barboter dans l'eau et à déprimer ne lui change pas les idées. Quand elle sort, de nouveau, elle se remet à soupirer. Lassée, elle décide d'aller se coucher, pourtant, au moment de fermer les stores, quelque chose l'arrête. La vision d'un fantôme du passé sur le trottoir en bas, la fait, le temps d'un instant paniquer. C'est pas vrai, elle marmonne en levant les yeux au ciel. Au bout de quelques secondes, elle sort de sa stupeur et attrape sa veste qu'elle enfile par dessus son pyjama, loin d'être adapté pour sortir. Elle glisse les clefs dans sa poche, et claque la porte. Un peu en colère, elle aurait aimé dévalé les escaliers mais son genoux lui donne du fil à retordre. Pourtant, quand Vee ouvre la porte et s'retrouve soudain face à Dmitry, elle ne sait plus quoi dire. Je... Qu'est ce que tu viens faire ici ? elle demande d'une voix à peine audible. Ses cheveux n'ont pas eu le temps de sécher, son atèle au genoux est trop serrée, et elle se retrouve en chaussette sur le bitume. La rouquine a conscience qu'elle va probablement chopper le choléra, ou une autre forme de peste disparue dans le monde entier, mais qui doit subsisté dans les bas fonds du quartier. Pourtant, de toutes les choses qu'elle aurait aimé dire, rien ne sort. Elle s'retrouve là, bête, à lui faire face, en se disant qu'elle aurait mieux fait d'ignorer et de fermer ses stores.

FRIMELDA

Spoiler:

15/10/2019

- Ma vie est vraiment pourrie. Tu ferrais quoi si ta vie était foutue toi ?
- Je mangerais plus jusqu’à ce qu’on me conduise aux urgences.

@victoria jenner & @dmitry salenko

Quand la porte s’ouvre, que sa silhouette se dessine devant tes yeux, quand elle apparaît enfin devant toi, c’est ton coeur qui se serre, c’est ta vision qui se trouble par les larmes qui montent, c’est les souvenirs d’une relation passée qui prennent le dessus sur l’instant présent. Te remémorant toutes les fois où cette scène s’est produite, peut-être pas ici, peut-être pas dans cette rue, mais ce sont les mêmes images qui prennent ton esprit, elle, t’attendant jusqu’à pas d’heure et toi, là, toujours sous un lampadaire, toujours ta casquette vissée sur ton crâne, ton jogging et tes baskets, hésitant dans l’excuse que tu allais lui sortir, les raisons de tes virées nocturnes, tes retours amochés, parfois sous l’emprise encore de l’alcool que tu ne tiens toujours pas. C’est elle qui se tient devant toi, en t’engueulant, te demandant les raisons de tes agissements, n’étais-tu pas heureux avec elle ? N’étais-tu pas prêt à t’engager avec elle ?
Alors, comme un souvenir, elle est là. Il ne fait pas chaud ce soir, et ça t’emmerde clairement qu’elle soit descendue ainsi, que l’on puisse, que quelqu’un d’autre puisse la voir ainsi. C’est léger, bien qu’aucunement provocant, ce n’est que son pyjama et une veste, mais c’est juste assez pour te rappeler cette intimité que tu n’as plus, que tu n’auras plus avec elle.

Elle n’a pas changé, comme dans tes lointains souvenirs, comme la dernière fois que tu l’as vu. Promesse d’une amitié, tu sais très bien que c’est une chose que tu n’arriveras pas à la tenir, parce qu’être ami avec Victoria, c’est comme promettre la lune alors que tu n’as jamais mit les pieds dans une fusée. « Je... Qu'est ce que tu viens faire ici ? » Si tu n’es pas connu pour avoir de bonnes formules de politesse, elle aura au moins hérité de quelque chose de toi, cette façon d’entrer directement dans le vif du sujet.
Comme un enfant, comme un adolescent que l’on vient de piquer entrain de voler, tu baisses la tête, trouvant une contemplation certaine dans tes chaussures autrefois blanches. Le mégot qui s’écrase sous ton poids, nerveusement tu te mordilles l’intérieur de la joue, quitte à te faire mal. « J’arrivai pas à dormir. » Autrefois elle était là pour t’apaiser, pour t’aider à trouver le sommeil. Et ta voix tremble, tes cordes vocales sont serrées à tel point que tu bafouilles ces premiers mots. « Je voulais te voir. » Timidement, l’enfant qui hiberne encore en toi se réveille doucement, tu lèves les yeux, espérant que la lumière de ce lampadaire ne soit pas assez forte pour qu’elle puisse remarquer que tes joues se mettent à rougir. Gêné que tu es. « Je sais qu’il est tard Victoria. » N’osant même plus l’appeler par le surnom qu’il lui est pourtant bien connu dans ce quartier, tu en as perdu le droit le jour où tu l’as trompé, le jour où elle l’a apprit et qu’elle t’a jeté.

Quand tes yeux croisent enfin son regard, putain tu pourrais tuer pour elle. Si elle te le demandait tu braquerais une banque pour qu’elle puisse s’en sortir, pour qu’elle puisse, un jour ou l’autre, toucher le rêve auquel elle tenait. Tu détournes bien vite tes yeux de son visage. « Mais je voulais te voir. » T’es tellement embarrassé que, tes mains trouvent refuge dans la veste de ton ensemble de sport, là au moins, tu peux trifouiller tes doigts sans qu’elle ne le remarque. « Je veux savoir comment tu vas. » Et tes pupilles fixent avec un sérieux déconcertant son genoux, ou plutôt l’atèle qui enferme sa jambe. Tu t’en veux de son état, tu t’en veux de ne pas avoir été là pour elle, de ne pas avoir affronter les épreuves de votre couple comme elle le méritait. T’aurais dû t’impliquer plus. T’aurais dû.
« Putain Victoria, tes pieds ! » La voix qui se lève avant même qu’elle ne puisse te répondre, elle est pieds nus ! Quelle folle ! Mais c’est pas ça qui t’avait fait te retourner vers elle ? N’ayant qu’une envie, la renvoyer chez elle, qu’elle se mette à l’abri, qu’elle retourne dans le chaud de son petit appartement, mais ça serait la perdre, encore une fois.

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12/08/2019

don't let me down
ft. dmitry

Sortir dans la rue était une mauvaise idée. Vee le comprit à l'instant même où elle l'aperçut. Pas parce que le béton congelé sous ses pieds lui fit l'effet d'une décharge électrique, mais parce que faire face à Dmitry, c'était ré-ouvrir la porte à un passé amer, toujours pas digéré, quoi qu'elle en dise. Elle s'reprend des tonnes de flashbacks dans la figure, mais que les mauvais. Les seuls qu'elle s'est promis de garder, probablement par facilité. Faut dire ce qui est, c'est mérité, elle pense. Ça n'en est pas pour autant plus facile. Elle a beau rester à une distance raisonnable, la rouquine sent, au plus profond de son cœur, de vieille cicatrice se réveiller d'un coup, comme si l'on avait vivement arraché le pansement qui les recouvrait. Une putain de plaie à vif, dans l'genre purulente, de celles qui filent la gerbe au premier coup d’œil. C'est ce genre de blessures qui r'couvre son cœur, et la majeure partie, Vee les doit au grand brun qui s'tient devant elle, maladroit. Il tangue là, sur ses grandes jambes, les yeux qui la détaillent timidement avant de se reposer sur le sol. Elle peut pas s'empêcher de rentrer dans le vif du sujet, elle n'a pas envie de parler de la météo. Elle n'a pas envie d'faire semblant, plus maintenant. J'arrivais pas à dormir. Je voulais te voir, qu'il lâche comme si cela ne faisait pas des mois qu'ils ne s'étaient plus adressé la parole. L'idée qu'il a probablement de l'alcool dans l'sang, ou pire, lui traverse l'esprit. Si, à l'époque où ils étaient ensemble, Victoria préférait s'mentir à elle-même, à présent, elle en avait terminé de se voiler la face quant à ses actes. Elle ne se souvient pas du moment exact où tout a changé. Au mensonge de trop ? A la plus dégueulasse des trahisons ? Ou bien à la pire des absences ? Peut-être à tout ces moments-là. L'pire, c'est que ça ne lui fait même pas plaisir de s'en rappeler. C'est juste un moyen de plus pour garder son cœur bien en sécurité.

Pourtant, Dieu sait qu'il lui a manqué. Impossible de s'mentir tandis qu'elle se tient là, silencieuse, à l'observer. Putain, c'qu'il lui a manqué. C'est dingue, eux qui avaient l'habitude de tout partager, ils se tiennent là, face à face, comme deux presques-étrangers. Il y a cette vague de nostalgie, de tristesse, d'amour et d'amertume qui remonte dans la gorge de la rouquine et qui la fige. Elle s'retrouve incapable de dire un mot, et ce n'est même pas à cause de ses pieds gelés. Quand il reprend la parole, cela lui fait pourtant l'effet d'une douche froide. Je sais qu'il est tard. Mais j'voulais te voir. Je veux savoir comment tu vas. Vee a beau savoir que cela part d'un bon sentiment, elle ne peut pas s'empêcher de réagir au quart de tour, et de ramener sur le tapis les démons qui menacent de pointer leur nez depuis un bon moment déjà. Savoir comment je vais ? elle fait les sourcils froncés. En effet, tu arrives bien tard pour ça. Il y a les souvenirs de l'accident qui remontent, et ceux de son putain de séjour à l'hôpital, qui ne s'en finissait pas. Mais pire que tout, c'est les moments où il aurait dû être là, ceux où il ne l'était évidemment pas, qui font l'plus mal. La rouquine aura au moins eu le mérite de tenir une bonne minute avant de se mettre à cracher sa rancœur. Comme tu peux le voir,elle fait en montrant son atèle, sa dégaine, je vais très bien. L'extase. Le top. Je vis dans la ville de mes rêves. J'suis sur le point d'être engagée dans un ballet. Mon mec ne m'a pas encore trompé. Je vis dans le meilleur des mondes. Son ton est amer, et son regard lance des éclairs. Elle a envie d'le traiter d'hypocrite. De lui dire que c'est avant qu'il aurait dû s'inquiéter pour elle. Avant qu'il aurait dû venir la voir. Sa rancune est telle que ses yeux parlent probablement pour elle. Vee l'ignore quand il lui fait remarquer qu'elle est pieds nus. Elle ne les sent déjà plus, mais préfère perdre un orteil par fierté. Au point où elle en est. La rouquine finit par baisser les yeux à son tour. Cette situation lui file la migraine. Dmitry, qu'est ce que tu fais là ? elle redemande, presque dans un murmure, qui se noie dans le bruit de la rue.

FRIMELDA

15/10/2019

- Ma vie est vraiment pourrie. Tu ferrais quoi si ta vie était foutue toi ?
- Je mangerais plus jusqu’à ce qu’on me conduise aux urgences.

@victoria jenner & @dmitry salenko

Mine de rien, cette situation ça te rend fou. Et t’essayes de ne pas lâcher prise, de ne pas l’implorer de te pardonner pour tout le mal que tu as pu lui faire. Quelle drogue t’as encore prit pour avoir le courage ou le culot de venir te pointer en bas de chez elle juste pour la voir ? Heureusement que la nuit est tombée, que la visière de ta casquette empêche la lumière du lampadaire de t’éblouir, qu’est ce qu’elle pensera en voyant tes pupilles dilatées ? En voyant tes yeux rouges explosés par le rail de cocaïne que t’as prit pour te donner assez d’audace et te retrouver ici, en bas de chez elle ? Qu’est ce qu’elle penserait de toi ? Que t’es assez faible pour tomber dans ce genre de connerie que tu donnes à tes dealers qu’ils puissent le vendre aux plus offrants ? Ouais c’est ça, t’es un faible, t’es un lâche et la mine déconfite qu’elle affiche en se trouvant face à toi prouve bien tout ce qu’elle peut ressentir en cette nuit presque froide. « Savoir comment je vais ? En effet, tu arrives bien tard pour ça. » Elle est d’une froideur que tu ne lui connaissais pas et ça te fend encore plus de cœur de savoir que t’es l’élément déclencheur de son état.
Tu te contentes de serrer la mâchoire pour ne pas montrer la peine que ça te fait, ‘faut que tu sois fort Dmitry, t’es un putain de Salenko, et dans la famille, on ne montre pas ses faiblesses, encore plus quand elles viennent des femmes. Qu’est ce qui t’as prit de t’enticher de la petite sœur Jenner ? Tu connais la relation, ou du moins, les brides de relation entre les aînés des deux clans, alors pourquoi a-t-il fallu que tu jettes ton dévolu sur elle ? La belle créature.

« Comme tu peux le voir, » Tes doigts qui se trifouillent nerveusement dans les poches, tu suis le geste qu’elle accompagne à sa parole, dévoilant l’atèle qu’elle est contrainte de porter maintenant depuis son accident. Tu te sens coupable, un peu plus encore. Ton cœur s’accélère, l’effet de la came ou de la revoir ? Tellement de secrets entre vous. T’étais pas là quand elle en avait besoin, t’étais pas là parce que tu purgeais ta peine, mais ça, est-ce qu’elle le sait ? T’en as jamais parlé de ça, parce qu’inconsciemment tu préfères qu’elle te déteste et fasse de sa vie un meilleur avenir que tu ne puisses lui offrir. « Je vais très bien. L'extase. Le top. Je vis dans la ville de mes rêves. J'suis sur le point d'être engagée dans un ballet. Mon mec ne m'a pas encore trompé. Je vis dans le meilleur des mondes. » D’un côté tu comprends cette avalanche de sarcasme qu’elle te lance, t’aurais sûrement fait de même ou t’aurais sans doute fait pire ! Et son mec, c’est qui son mec ? Parce qu’elle a un mec ? La flèche de jalousie tirée droit dans le cœur, elle te cherche ? Pourvu qu’elle te cherche ! Tu serres la mâchoire, un peu plus fort encore pour ne pas avoir à lui demander des comptes, parce que ça, tu n’as plus le droit de le faire, plus depuis longtemps. Mais d’un autre, t’aimerais lui dire, lui balancer que tu l’as vengé de son agression mais que tu ne l’as pas sauvé de son accident… Qu’est ce qu’elle retiendrait de tout ça ? « Victoria je... » Que parce que t’es un fou t’as tué un homme par amour pour elle ? « J’peux pas chan... » Mais tu vis dans un monde ou tout se décide autour d’un règlement de compte, tu connais que ça toi, le gamin capricieux qui n’a d’autre ambition que de rester sa vie restante dans ce quartier maudit à reprendre les armes que tes frères t’auront laissé. Il l’avait touché, il méritait la mort, point. Pff, Dmitry, t’es comme un gamin qu’on est entrain d’engueuler. T’arrive même pas à terminer tes phrases, tu baisses simplement la tête, les yeux rivés sur l’état de sa jambe. « Dmitry, qu'est ce que tu fais là ? »

Tu sais pas. Tu sais plus pourquoi t’es là, en face de cette fille, aux pieds nus, celle que t’as longuement aimé, celle que tu n’arrives pas à oublier, cette même femme dont la cicatrice de votre relation passée reste encore ouverte. Juste que t’as ce besoin de la voir ce soir. L’influence de la drogue qui coule dans ton sang. « Victoria, je peux pas changer le passé. » Et qu’elle te croît, c’est pas faute d’avoir envie de le faire ! Qu’Hiro Nakamura prenne possession de cet instant, qu’il vous projette des mois en arrière, t’aurai sûrement fait les choses autrement, déjà, t’aurais prit la peine de lui envoyer des lettres par delà ta cage de fer, là elle aurait sut la vérité. « Mais j’peux pas traîner dans l’quartier en sachant qu’t’es là et qu’tu veux pas me voir. » Tu lèves enfin les yeux vers elle, ton regard dans le sien, oubliant de te cacher derrière cette visière, dévoilant des yeux rouges imbibés. « Ça s’ra pas comme avant. » Bah non, avant vous étiez ensemble. Et toi tu bégayes, tu cherches tes mots, tu parles vite. T’as retiré tes mains de tes poches, maintenant en évidence devant elle, dans de grands gestes de stress, tu regardes au loin, tu fuis son regard, parce que t’arrive pas à lui faire face. « J’ai été un con. » Tu l’avoues. « Victoria, j’te d’mande pas d’me pardonner. » Parce que les coups bas que tu lui as fait son impardonnable. Ah les joies des drogues dures, elles désinhibes et délient les langues avec tellement de facilité ! T’as passé de l’extase absolue en sniffant la poudre à la dévastation la plus totale, Dmitry, tu fais peine à voir. Faut le reconnaître. « J’veux juste que tu puisses compter sur moi quand... » Si accessoirement tu pouvais retrouver la chaleur de ses bras. « T’as b’soin d’aide. » De ton index tu pointes ce l’objet de malheur qu’elle porte à sa jambe, danseuse perdue, tu penses être porteur d’une mission, celle d’au-moins lui porter secours quand là, elle en aura VRAIMENT besoin.

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