(event / -18) i'm gonna tear into your soul (darlijah)

Bougies soufflées il y a quelques jours pour la benjamine Burkhart, il y a quelques heures pour l’aîné de la famille. Relation fusionnelle qui s’est quelque peu détériorée au fil de récentes disputes, toujours résolues par l’éternel câlin que Darla vient lui adresser avant d’aller se coucher, pas loin de son réveil à lui. Relation au bonheur et à l’épanouissement fabuleux, à tel point qu’elle ne saurait vraiment l’expliquer. L’enfant se prépare, Halloween qui se veut être une de ses fêtes nationales préférées, l’occasion célébrer autant l’anniversaire de son aîné que pouvoir profiter d’une fête gigantesque chez autrui. Jupe jaune à carreaux sans doute un peu trop courte, talons à la hauteur affolante, talon carré qui vient claquer contre le sol et un haut blanc qui ne va pas en dessous de son nombril. Arrivée il y a déjà quelques dizaines de minutes, l’enfant danse à en perdre haleine au rythme de la musique qui est jouée dans la pièce, cheveux blonds qui ondulent dans son dos alors que la chaleur ambiante vient l’étouffer. C’est sans compter une silhouette qui vient se coller à elle, dans son dos, mains accrochées à ses hanches. Elle ne se défile pas Darla, putain qui aime jouer avec le feu sans même savoir qui est l’inconnu qui est contre elle, membre masculin qu’elle sent entre ses fesses, sourire qui disparaît dès lors qu’elle sent le tissu remonter sur sa cuisse. Elle se retourne, main qui s’affaisse sur le visage du garçon avant même de prendre le soin de regarder son visage. « Pour qui tu te prends gros porc ? » Elle feule, Darla. Furieuse contre lui, furieuse contre elle. Tous ces sentiments négatifs ne font que s’amplifier lorsqu’elle pose ses iris sur le garçon et elle manque de s’en décrocher la mâchoire. « Toi. » Simple mot qui se suffit à lui même, ton accusateur qui vibre dans l’air, obligée d’hurler pour être entendue. Elle refoule tout le désir qui menace instantanément de la submerger en voyant ce visage, souvenirs et sensations qui affluent, cette volonté indécente que de se faire plaquer contre un mur par le brun en face d’elle et qu’il réalise tous ses moindres fantasmes. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Sa voix est légèrement tremblante, décontenancée par cette rencontre qui semble avoir été provoquée par le garçon qui semble tout connaître d’elle sans qu’elle ne sache son prénom.

Elle est désarçonnée Darla, parce qu'elle comprend pas trop pourquoi il est là, juste derrière elle. Sa présence à l’événement semble elle toute à fait logique, leur proximité quant à elle ne l'est pas vraiment. Elle a beau retourner la situation dans tous les sens, aucune explication sensée ne lui vient. Rien d'autre qu'il voulait la voir, mais la raison ? Elle ne comprend rien d'autre que l'envie irrésistible qu'elle a de coller sa main sur sa joue, alors quand elle l'écoute parler elle ne résiste pas plus longtemps. Sa main parfaitement manucurée vient se lever mais est interceptée avant de pouvoir atteindre la peau de porcelaine du garçon, poigne ferme qui vient enserrer son poignet. Elle lève son regard jusqu'à atteindre celui du garçon, tentant vainement de dissimuler l'orage qui illumine ses yeux clairs. Des souvenirs viennent la saisir jusqu'à faire frémir son corps, visions délicieuses qui viennent prendre contrôle de sa vision, désir qui grandit juste en présence du garçon. Proximité qui n'aide pas, alors elle se reprend Darla. Elle arrache son poignet de la main du garçon, folle de rage et d'envie. « Arrête de me toucher comme si je t'appartenais. » Ses cordes vocales tremblent sous l'impulsion de ses émotions qu'elle peine à maîtriser, demi-mensonge qui vient teinter ses paroles alors qu'elle voudrait lui appartenir, juste le temps d'une nuit. Son coeur vient manquer un battement lorsqu'il tend une main et vient remettre une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille, la putain se mord les lèvres pour éviter toute réaction démesurée. Réactions extrêmes qui ne sont pas inconnues des gens qui habitent ici depuis assez longtemps pour avoir vu les gamins Burkhart grandir, colères épiques que l'enfant a exprimées, haine et peine qu'elle a hurlé au monde, sans que personne n'arrive à la calmer. Le seul qui peut se vanter de parvenir à la calmer c'est Yan, emprise tellement forte qu'il est le seul à pouvoir agir sur son humeur d'une telle façon, bienveillance envers la cadette qui n'a aucune limite. « C'est pas parce que j'me fous à poil sur internet que j'ai plus le droit de sortir. » siffle la putain, agacée par les mots du garçon. Ils ont sans doute l'effet escompté, mais qu'importe. Une tornade de sentiments viennent la saisir sans qu'elle ne puisse les contrôler, répercussions physiques qui se traduisent par sa peau qui s'hérisse à chaque fois que leurs peaux se frôlent, frémissements perpétuels maintenant qu'il est devant elle.

Sa main vient de nouveau se poser sur la hanche de l'enfant, la prise se veut plus possessive cette fois, pour lui faire comprendre qu'elle n'appartient qu'à lui le temps d'une danse, qu'elle n'a pas intérêt à se sauver. Même sans ça, elle n'aurait pas fuit. Désir et envie qui sont trop dévorants pour qu'elle veuille lui échapper, moments partagés qui n'ont jamais quitté son esprit torturé depuis ce soir là. « Tu payes bien et tu m'excites. » Elle lâche ces mots en un souffle rauque alors que le garçon parle à son oreille, heureuse qu'elle soit dos à lui pour qu'il ne voit pas les pointes de rose qui jaillissent sur ses pommettes. « Alors autant te dire que j'adore quand tu me regardes. » Ses fesses viennent remuer au rythme des vibrations de la musique, pressées contre la virilité du garçon, pressée de se faire désirer elle aussi. Sans même parler de l'argent, elle crève d'envie qu'il la regarde pendant des heures, qu'il la touche et qu'il la fasse sienne par tous les moyens qu'il puisse jamais vouloir. Fatiguée d'être la putain de tout le monde, ce soir elle ne veut être sa putain qu'à lui, esclave de ses désirs.

La colère, la frustration, toutes sortes d'émotions négatives ne tardent pas à submerger la putain lorsqu'il vient saisir son poignet alors qu'elle s'apprêtait à le gifler une seconde fois. Cela ne lui aurait pas vraiment fait mal, sans doute aurait-ce été bénéfique de lui remettre les idées en place. Notamment sur le façon de traiter une femme, fervente opiniâtre qui hait sa condition d'objet renforcée par ses activités sur le net à la nuit tombée. Encore marquée par la façon dont leur précédent et unique échange s'est terminé, menaces qu'elle abhorre plus que tout. Tout se passait bien pourtant, plus que jamais elle avait aimé exercer ce métier, si on peut le qualifier de la sorte. Loin de ses rencontres habituelles, plaisir qui semblait partagé. Mais il lui fallait se rendre à l'évidence, elle n'était rien d'autre qu'un objet sexualisé plus que de raison. Loin de se démoraliser, l'enfant arrache son poignet de la main du garçon, refusant le contact avec lui. Déchirée entre l'envie de le frapper, lui hurler qu'il n'est rien d'autre qu'un connard et qu'il ne lui fait pas peur, et l'envie de le déshabiller sur le champ afin de lui sauter dessus. Sûrement que les deux pouvaient être conciliables avec un peu d'efforts. Alors elle ne s'enfuie pas lorsqu'il l'attire à lui, se délectant du contact qu'elle a imaginé pendant de longs moments de plaisirs solitaires. Provocatrice et allumeuse née, elle fait ce qu'elle fait de mieux, Darla. Elle remue ses fesses contre l'entre-jambes du garçon, jouant de ses atouts physiques qu'elle connaît par coeur. Elle se sait jolie et désirable, autant en profiter. Elle hoche simplement la tête pour réponse à la question du garçon, un 'hm' lâché dans le bruit, pas vraiment sûre qu'il puisse l'écouter de toute façon. Un sourire vient naître sur les lèvres de la putain face à sa déclaration, « c'est vrai que ça rend les choses plus concrètes, » dit-elle en appuyant davantage son bassin contre celui du brun, « et plus réelles. Je peux faire ce que je veux maintenant. Tu peux faire ce que tu veux. » Derniers mots dits dans un murmure, encore incertaine sur sa volonté qu'il ait connaissance du désir brûlant qu'elle éprouve pour lui. La prise est possessive, ça l'a fait sourire un peu Darla, parce qu'elle aime cette position, celle où personne d'autre n'osera venir les déranger, celle où elle est à sa merci. Cette fois il est béat son sourire quand il presse ses fesses contre son membre, elle se mord doucement la lèvre inférieure. « Je dois te rappeler ce que tu es capable de me faire ? » L'enfant gémit, souvenirs encore frais qui hantent ses rêves érotiques les plus enflammés. Parce que dans chacun de ceux-là, il est présent dernièrement. Star principale de ses rêves sexuels, ceux qu'elle espère concrétiser. Parce qu'à sa manière, il la fait brûler un instant, la rend frigide la seconde suivante.

« Ah oui ? Moi pas vraiment. » Souffle l'enfant pour réponse, menteuse qui s'empêtre dans son tissu, refusant d'admettre qu'il hante ses songes et ses rêves éveillés. Parce qu'elle est blessée la putain elle refuse de lui avouer qu'elle le désire plus qu'elle n'a jamais désiré quelqu'un, laissant Damian au fond de ses pensées pour une fois. « Et à quoi tu pensais au juste ? » Elle minaude, catin qui assure son spectacle, son emprise même lorsque la caméra est éteinte et loin d'elle. Parce qu'avec lui le numéro se veut continu, brun qui vient hanter ses rêves, qui vient interrompre ses soirées. Elle ricane doucement quand elle l'écoute, légèrement déçue qu'il pense qu'elle ne faisait qu'un spectacle l'autre soir. Sûrement l'un des seuls moments où elle a vraiment pris du plaisir face à sa caméra. « Et comment tu comptes faire ça ? » Défi lancé en quelques mots, promesse tacite que d'arracher du plaisir à l'autre, tentative vaine que d'y résister.

Et pourtant le feu s'éteint, réduit à l'état de braises piétinées, recouvertes par une glace rigide. Un rire jaune lui échappe tandis qu'elle lui glisse un coup de coude dans l'abdomen avant de se dégager de sa prise. Alors elle se retourne, lui fait face comme elle tente de faire face à chaque problème qui se dresse face à elle. Parce que c'est ce qu'il semble être, un problème supplémentaire dans sa vie misérable qui risque de compromettre l'équilibre fragile qui y règne. Et malgré tout, une once de peur vient l'habiter. Elle ne supporterait pas le regard que Yancey lui adresserait s'il savait à quoi sa petite soeur venait à s'adonner sur internet, à la vue de tous, à la vue du plus offrant. « Et moi qui pensait que t'en avais fini avec ça. » Le ton est cynique, moqueur envers elle-même. Parce qu'elle s'en veut d'avoir été aussi naïve, d'avoir espéré que tout se passerait bien, que la dernière fois n'était qu'une erreur, qu'une blague. « Va en Enfer connard. Tu mérites pas mieux. » Les mots sont crachés à la volée tandis que ses doigts fins viennent s'emparer du verre encore rempli de bière du garçon. Elle en boit une gorgée de façon rapide avant de lui jeter le reste du contenu au visage. « Ne me menace plus jamais. » La colère brille dans ses iris alors qu'elle le dépasse, coup d'épaule jeté qui ne lui a sans doute fait aucun effet. L'enfant rage, peste contre elle-même, voudrait pleurer, hurler à la terre entière qu'elle n'a rien fait pour mériter ça. Alors elle cherche à fuir. Parce qu'elle étouffe, qu'elle se sent mourir dans cette foule. Elle s'échappe, grimpe quelques marches du premier escalier trouvé et ouvre la première porte qu'elle trouve sur la gauche. Par chance la pièce est vide, salle de bain immaculée qui se présente à elle. Sans prendre la peine de fermer à clef, elle vient s'asseoir contre le rebord de la baignoire, prenant sa tête entre ses mains, mèches blondes qui viennent pendre de part et d'autre, enfant qui peste contre elle-même, contre lui, contre le monde entier.